« La base aérienne est la troisième agglomération de la ville après Mont-de-Marsan et Saint-Pierre-du-Mont », lâche le colonel Oursel lorsqu’il présente officiellement le site. « Ou un vrai quartier si vous préférez. » Si d’un point de vue administratif, la phrase est évidemment une boutade, dans la réalité, la BA 118 n’en est pas moins une « ville dans la ville ».
D’abord, la base landaise est unique dans son implantation, au cœur même de la cité. Alors que la plupart des sites militaires restent à la périphérie des villes, à Mont-de-Marsan, la piste de la BA est, à vol d’oiseau, à deux kilomètres et demi des bâtiments de la préfecture. Ce qui ne semble pas incommoder les Montois, puisque « tout au plus recueillons-nous une dizaine de doléances par an », relativise le colonel.
Si cette configuration résulte de l’histoire même de la base (lire « Sud Ouest » du 17 mars), ses évolutions ont su s’intégrer à celle de l’agglomération. Malgré la présence de la bombe atomique au ras des habitations.
Au-delà de cette situation géographique si particulière, qui témoigne aussi de l’attachement des Montois à la BA 118, force est de constater qu’à l’intérieur de ses 615 hectares, la cité aérienne fonctionne en relative autarcie. « Pour des raisons opérationnelles, il est indispensable que nous puissions être autosuffisants : nous sommes avant tout un outil de combat », rappelle le commandant de la base. L’affaire s’est vérifiée pendant la tempête Klaus : une base parée à toute guerre est a fortiori capable de résister à un gros coup de vent, fût-il historique.
Cette autonomie organisationnelle repose sur un triptyque infaillible articulé autour d’un budget annuel de fonctionnement flirtant avec les 9 millions d’euros.
D’abord, les services opérationnels. Ils administrent en interne le service météorologie, le contrôle de la circulation aérienne, les moyens de sécurité et de protection (fusiliers commandos, pompiers de l’air).
Les services techniques aéronautiques assurent, quant à eux, l’installation et la maintenance des systèmes de réseaux et de télécommunications, la maintenance aéronautique des aéronefs, la gestion logistique pour l’approvisionnement de l’ensemble des unités et matériels techniques.
Tandis que la partie dite de soutien commun, désormais assurée par le Groupement de soutien de la base de défense (GSBdD) de Mont-de-Marsan, prend en charge les services comptables et financiers, le conseil juridique, l’administration du personnel, l’hébergement et la restauration. Rien ne doit manquer pour assurer le fonctionnement en interne. En cas de besoin, le site est entièrement autonome en énergie, avec son contingent de groupes électrogènes, sa centrale électrique et le recours aux énergies renouvelables. De même, la base dispose de sa propre déchetterie et son propre centre de traitement des déchets.
Au quotidien, la BA met à disposition de ses quelque 3 300 hommes et femmes, ainsi que de leurs familles, bien d’autres services que d’aucuns jugeraient peu en rapport avec l’activité militaire.
C’est le cas du salon de coiffure (lire par ailleurs), de l’agence postale, des coaches sportifs, de la présence ponctuelle d’une diététicienne, du bureau de l’immobilier, ou encore du kiosque à journaux, du musée, du service photographie, ainsi que de divers lieux de culte. Sans oublier l’association sportive, artistique et culturelle au panel d’activités à faire rougir une MJC.
Cette « ville » s’articule autour de rues, répondant aux noms de prestigieux militaires, elles-mêmes regroupées au sein de quartiers. À ceci près que sur la base, on les dénomme « zones ». La zone marina concentre tout ce qui relève du contrôle quand la zone vie accueille logements et bureaux et la zone chasse, les hangars et la plupart des unités opérationnelles.
Compte tenu de son étendue, la BA dispose même de son réseau de bus, fort de sept lignes.
Mais la BA 118 demeure une implantation militaire. Ici donc pas de fioritures architecturales. À l’exception de quelques maisons bascolandaises aux façades rouges et blanches, les teintes kaki, marron et camouflage sont de mise pour des bâtiments conçus le plus souvent en béton. Quant à la décoration, elle est très « couleur locale » et constituée d’avions de légende, d’écussons et blasons relatifs à ce corps d’armée.
Toutefois si la base aérienne reste une entité à part, nécessairement autonome du fait de ses missions, elle n’en cultive pas moins une volonté farouche d’entretenir des liens étroits avec le territoire local. « Chaque année, nous recevons quelque 600 élèves en visite, accueillons 120 stagiaires scolarisés de la troisième jusqu’au master », explique le colonel Christophe Oursel.
La BA 118 a également accueilli le premier rallye citoyen des Landes, organisé l’an dernier, et nourrit de nombreux partenariats avec les milieux associatifs et sportifs de la ville. « Pour la première fois, un spectacle entier était dédié à l’aviation au Pôle culturel du Marsan », rappelle le commandant de la base. Enfin, dernier symbole et non des moindres de ce qui est bien plus qu’un modus vivendi, l’implication des militaires dans les fêtes locales. Chaque année la BA 118 participe aux fêtes de la Madeleine. Et souvenez-vous l’été dernier, son char transportait les reines des fêtes… Tout est dit !
Coiffure Saint Jean Mont De Marsan - Coiffure Saint Jean Mont De Marsan
