L'arrêté date du 20 décembre. À quelques encablures des réveillons, la préfecture du Morbihan autorise les salons de coiffure à ouvrir exceptionnellement les 24 et 31 décembre, avec les salariés, sur la base du volontariat. Un délai court pour se retourner, prévenir et préparer ses équipes. À moins d'avoir anticipé la chose.
« Ce n'est pas très correct vis-à-vis de nos employés. Il faut un délai de prévenance d'un mois », rappelle Michel Berthou, coiffeur visagiste à Lorient. Il y a quelque temps, il avait sondé les membres de son équipe pour savoir s'ils étaient prêts à travailler exceptionnellement ces deux dimanches. Réponse positive.
Ille-et-Vilaine : 71 % des artisans contre l'ouverture
Michel Berthou est bien sûr favorable au repos dominical pour sa profession. Néanmoins, il souligne : « Sur ces périodes particulières, on se doit d'ouvrir pour notre clientèle. » Se joue ici une question d'image et de standing.Avec son épouse et la moitié de son équipe, il sera aujourd'hui dimanche sur le pont.
En l'absence d'accord national trouvé en octobre, la question était laissée à l'appréciation des préfectures. Les organismes professionnels ont fait état de leurs demandes. « Chaque département fait à sa sauce », observe Catherine Le Bouard, présidente de l'Union morbihannaise des entreprises de coiffure.
Le préfet d'Ille-et-Vilaine a accordé l'ouverture des salons de coiffure la veille de Noël. Il avait, dans un premier temps, accordé aussi le dimanche 31 décembre, au grand dam des artisans coiffeurs, représentés par l'U2P et l'Unec (Union nationale des entreprises de coiffure). Le Cnec (Conseil national des entreprises de coiffure), l'autre syndicat qui représente aux yeux des artisans « l'industrie de la coiffure » (notamment les principales franchises nationales) a demandé aux préfets l'autorisation d'ouvrir les deux dimanches avant les fêtes.
« C'était clairement une atteinte au droit au repos dominical dans notre profession et la remise en cause de notre convention collective », dénonce Philippe Chevalier, président de l'Unec 35. Le syndicat a interrogé en juin ses 112 adhérents (sur environ 900 salons en Ille-et-Vilaine) pour connaître leur avis sur le sujet. « 71 % des sondés nous ont répondu qu'ils souhaitaient rester fermés les deux dimanches avant Noël et le Jour de l'an », souligne Philippe Chevalier, qui rappelle que « plus de la moitié des coiffeurs exercent seuls ».
Finalement, le préfet a limité l'ouverture au seul dimanche 24. « Nos arguments ont été entendus et nous avons accepté de faire cette concession sur un seul dimanche », apprécie Philippe Chevalier.
La CGT Commerce dénonce, pour sa part, cette décision : « Ce sont une fois de plus les salariés qui subissent les velléités de dérogations libérales des grandes entreprises et des chaînes. »
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